Premier spectacle du festival de Carthage: Le Lac des Cygnes
La 55ème édition du festival International de Carthage a été inaugurée jeudi 11 juillet 2019 au Théâtre romain de Carthage en présence de M. Mohamed Zinelabidine, Ministre des Affaires Culturelles et M. Kamel Haj Sassi Conseiller auprès du Président du Gouvernement M. Youssef Chahed et de plusieurs Chefs de missions diplomatiques accrédités en Tunisie.
Au programme de la soirée, le Lac des Cygnes par le célébrissime ballet Saint Pétersbourg avec sur scène plus de 40 danseurs et danseuses qui ont merveilleusement interprété le chef d’œuvre de tous les temps du grand compositeur russe Tchaïkovski.
Pour une ouverture, ce fut une grande, majestueuse et euphorique avec en prime time la diffusion en direct du match en quart de finale opposant l’équipe nationale tunisienne à celle de Madagascar, une rencontre décisive pour les footballeurs et pour tous les Tunisiens qui se sont accrochés à la plus infime lueur d’espoir de voir les aigles de Carthage triompher. Une ambiance électrique régnait sur les gradins du Théâtre romain où le public s’est amassé dès les premières heures de l’après-midi, bravant le soleil de plomb d’un mois de juillet exceptionnellement chaud. Braqué sur le grand écran de Carthage, le public n’avait d’yeux que pour les aigles de Carthage qui le tenaient en haleine.
A chaque attaque les gradins survolés, vibraient aux cris des spectateurs. Et soudain, l’explosion de joie, les cris de la victoire tant attendue par les petits et les grands. La joie a très vite pris le dessus sur l’angoisse et les buts se sont succédé au bonheur de tous.
La victoire de l’équipe nationale de football qui a permis à la Tunisie de se qualifier à la demi-finale fut une merveilleuse entrée en scène pour le Ballet Saint Pétersbourg qui d’emblée a émerveillé l’assistance par la beauté des costumes, l’élégance et le raffinement des danseurs et la magnificence d’une chorégraphie cousue pas par pas, dans la grande tradition de la danse classique russe vielle de plusieurs siècles.
Ce ballet qui se produit pour la première fois en Afrique et dans le monde arabe a conféré à l’ouverture de cette 55 édition une dimension toute particulière qui vient nous rappeler la grandeur et la gloire du festival de Carthage qui a vu défiler sur sa scène les plus grands artistes de ce monde à l’instar du Bolchoï dont le souvenir retentit encore dans ce mythique espace antique.
Durant deux heures et demi et deux entractes le Ballet Saint Pétersbourg nous a livré les plus beaux tableaux de ce grand classique universel interprétant l’œuvre la plus jouée par les compagnies de danse à travers le monde. Ressuscité sous la vouté étoilée de Carthage, Tchaïkovski était heureux de voir des anges éblouissants de beauté jouer l’une de ses plus belles créations sur la terre natale d’Hannibal le plus grand et valeureux guerrier de tous les temps.
Les danseurs étoiles Artem Pugschev, Anastasia Turchina, Andrei Fedorkov et Evegeni Silakov ont tout simplement hypnotisé le public avec la rigueur de leur prestation, la précision des pas et la dimension aérienne de leur gestuelle corporelle dans l’interprétation de cette histoire d’amour entre le prince Siegfried et la jeune fille, transformée en cygne par un puissant sorcier.
Classique et dans le respect total de la construction de l’œuvre originale, le ballet de Saint Pétersbourg s’est offert quelques petites libertés dont la fin, qui contrairement à la version classique avait une fin heureuse, Odette et Siegfried sont été réunis.
Le Ballet Saint-Pétersbourg a excellé dans l’interprétation de ce grand classique universel de Tchaikovski avec de brillantes fulgurances, des costumes flamboyants et superbes où le faste le dispute à l’élégance et au raffinement. Un très beau spectacle d’ouverture d’une grande facture esthétique et artistique